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          Les investissements en com digitale dépassent ceux de la presse. Demain, existera-t-il encore de la place pour le print, en particulier dans le domaine du luxe ?
Mercedes Erra. Pour moi, internet
ne remplacera jamais
les autres médias. Tous ont leur raison d’être. Le print possède une qualité de contact exceptionnelle. Lorsque quelqu’un achète un magazine, un journal, il fait
un geste fort, c’est un vrai choix de sa part. Le print crée une proximité affective avec le lecteur ; le média papier personnalise car il s’adresse à une communauté de cœur. Quand vous communiquez avec le lecteur, il est déjà réceptif. Le print est donc un lieu d’influence extrêmement important, mais c’est un véritable combat que d’expliquer cela.
Dans votre agence, quelle place représente le print aujourd’hui ?
ME. Chez BETC, l’expertise « print »
est très présente : nous avons de grands directeurs artistiques, nous recrutons à Penninghen (Ecole supérieure d’arts graphiques à Paris, ndlr) où cette culture est vivace et croise celle du web...
Et nous faisons toujours beaucoup de
« print content », toutes sortes de contenus éditoriaux pour les marques. Cela fait vingt ans que nous nous occupons par exemple des « city guides » Louis Vuitton, tout
en développant aussi l’application,
ce qui n’est en rien contradictoire.
Le print doit-il lui aussi s’emparer des « datas » ?
ME. L’appui de BETC Digital nous permet d’être plutôt bons en gestion de datas. L’enjeu clé restant de trouver les « bonnes » données, celles qui font levier sur les ventes. Ce n’est pas parce qu’on connaît tout d’une personne que l’on va lui vendre ce qu’on veut. Rendre public (l’origine du mot « publicité ») c’est-à-dire largement visible, reste un
enjeu majeur pour construire un socle de marque solide. Ce n’est pas parce qu’une affiche grand format dispose d’une puce lui permettant de s’adresser à moi en particulier que je vais acheter. L’affichage grand format fonctionne d’abord parce que c’est du grand format, dans la rue, qui touche tout le monde ! Le plus difficile dans ce cadre, cela reste d’avoir des idées.
                        


















































































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