Laurent Caviale
Président de DEJA LINK
Labellisé Imprim’Luxe
INTERVIEW
Rencontre avec Laurent Caviale, Président de DEJA LINK et Directeur Général du Groupe Firopa
Imprim’Luxe : Bonjour Laurent, pouvez-vous revenir sur votre parcours en tant que Président de DEJA LINK et Directeur Général du groupe Firopa ?
Laurent : DEJA LINK est à l’origine une entreprise familiale fondée par mon père. Je l’ai reprise en 1997, puis nous avons intégré le groupe Firopa en 2011 pour franchir un cap et ne pas freiner notre croissance. Nous avions la volonté de nous adosser à un groupe solidement implanté dans l’imprimerie. L’objectif était de bénéficier de synergies techniques, de la force d’un groupe structuré et d’un accompagnement dans nos projets de développement, notamment en croissance externe. À partir de 2015, nous avons ainsi pu acquérir plusieurs entreprises avec leur soutien.
Le groupe Firopa regroupe aujourd’hui des imprimeries spécialisées autour de trois pôles : le packaging, l’étiquette et l’imprimerie commerciale. Chaque entreprise est dirigée de façon autonome, définit sa stratégie et propose chaque année ses orientations en fonction de l’évolution du marché. Le tout se fait en concertation pour éviter les doublons et assurer un développement harmonieux. Cela implique bien sûr beaucoup d’entraide : nous nous appuyons sur les compétences du groupe, avec de fortes synergies techniques et commerciales.
IL : Qu’est-ce qui vous a donné envie de travailler dans la filière graphique ? Était-ce une évidence pour vous ?
Laurent : Oui, complètement. J’ai effectué tout mon parcours dans l’univers des arts graphiques. On y construit un réseau fort : confrères, fournisseurs, clients… C’est un métier dans lequel on s’ancre au fil des années. Je n’ai jamais envisagé de quitter cet écosystème.
Nous avons rejoint ImpriCLUB en 2008, un autre réseau important. Je suis profondément attaché à cet univers, à ce métier qui crée du beau, qui éveille les sens. C’est ce qui me correspond.
IL : Comment décririez-vous la mission de DEJA LINK ?
Laurent : Notre mission est d’apporter des produits à haute valeur ajoutée, premium, dans l’imprimerie de communication. Nous mettons l’accent sur le service, le conseil et la proximité.
Notre implantation à la porte de Paris nous permet d’être très proches de nos clients franciliens. Ils nous reconnaissent pour la qualité, la constance et notre capacité à innover dans l’offre. C’est aussi ce qui a motivé l’acquisition de Point 44 le 6 novembre dernier : cette entreprise adressait deux segments que nous n’avions pas en interne, à savoir la fabrication de jeux de cartes et les solutions de vernis et de dorure numériques. Cela enrichit notre palette et renforce notre position de force de proposition.
Nous avons également repris un fonds de commerce l’an dernier, ce qui nous permet désormais de proposer de l’impression numérique grand format sur supports rigides, impression et découpe comprises. Notre fil conducteur reste le même : offrir innovation, qualité et conseil.
IL : En quoi DEJA LINK se distingue-t-elle d’un imprimeur classique ?
Laurent : D’abord par notre positionnement premium et très technologique. Nous avons toujours été précurseurs.
• Dès 1998, nous faisions partie des premiers équipés d’un CTP (Computer to Plate).
• En 2006, nous avons investi dans une HP Indigo pour l’impression numérique.
• Notre façonnage a toujours été entièrement intégré, ce qui garantit réactivité, qualité et maîtrise des délais.
Cette avance technologique nous a naturellement conduits à prendre très tôt des engagements RSE, en réponse aux attentes croissantes de nos clients. Nous avons obtenu Print Ethic niveau 1 en 2021, puis le niveau 2 en 2025. Ces certifications leur assurent que nous suivons une démarche environnementale et sociétale rigoureuse.
Enfin, notre solidité financière est un atout majeur. Nous disposons de capitaux propres importants et d’une grande stabilité, ce qui rassure nos clients dans un marché en décroissance où la pérennité des partenaires est devenue essentielle.
IL : Pouvez-vous nous donner un exemple récent où une technique d’impression ou de finition a fait la différence ?
Laurent : L’acquisition de Point 44 nous a permis d’intégrer une Jet Varnish B2, capable de réaliser vernis sélectifs et dorures numériques. Associée à une presse offset low UV, elle nous permet d’imprimer avec séchage UV puis d’appliquer immédiatement l’ennoblissement, dans un flux parfaitement optimisé. C’est un vrai plus pour nos clients.
IL : Quelles ont été les grandes actualités de DEJA LINK cette année ?
Laurent : Le rachat de Point 44, l’obtention du label Print Ethic niveau 2 et le développement de l’impression numérique grand format, avec une offre complète impression + découpe sur supports rigides, notamment pour la PLV et la signalétique.
IL : Un projet marquant de 2024–2025 qui illustre votre savoir-faire ?
Laurent : Nous avons récemment mené un projet complet allant de la création — grâce à notre studio interne — à l’impression offset UV, puis à l’ennoblissement. Le tout réalisé entièrement en interne. C’est exactement le type de prestations premium qui reflète notre valeur ajoutée.
IL : Comment intégrez-vous les enjeux de RSE ?
Laurent : Nous souscrivons à ClimateCalc, qui permet de calculer l’empreinte carbone des productions. Nous proposons systématiquement cette information à nos clients. Nous promouvons également l’éco-conception : optimisation des formats papier, choix d’ennoblissements moins plastifiés, réduction des encrages, optimisation du coût global de l’imprimé… Nous rappelons que nous évoluons dans une économie circulaire, avec des papiers recyclés, réutilisés ou issus de forêts gérées durablement. Nous mettons en avant ces bonnes pratiques.
IL : Quelle place occupe le made in France dans votre démarche ?
Laurent : Elle est centrale. Les 21 usines et 18 sociétés du groupe Firopa sont implantées exclusivement en France. C’est un choix stratégique assumé pour préserver l’emploi industriel sur le territoire.

Chez DEJA LINK, nous encourageons les clients à venir en BAT sur machine. Nous travaillons également avec Imprim’Club, notamment via les cartons “Imprimé en France”. Nous ne sous-traitons rien à l’étranger : la production française fait partie de notre ADN.
IL : Selon vous, quels sont les défis prioritaires de la filière ?
Laurent : Le premier défi est de maintenir la reconnaissance du produit imprimé comme un vecteur essentiel de communication auprès des annonceurs et des directions marketing.
Le second concerne les ressources humaines : attirer les nouvelles générations vers un secteur qui souffre d’un manque de renouvellement. Les écoles ont un rôle clé pour redonner envie et faire découvrir la richesse de ces métiers. L’attractivité et la transmission des compétences sont des enjeux majeurs.
IL : Vous avez rejoint Imprim’Luxe en 2013. Qu’est-ce que cette adhésion vous apporte ?
Laurent : Imprim’Luxe nous apporte une véritable signature. Sa notoriété s’est affirmée au fil des années, et la dynamique actuelle donne un nouvel élan au réseau.
Le réseau est essentiel et Imprim’Luxe permet de le développer. Notamment en rencontrant des prospects, en échangeant avec des confrères, des fournisseurs, et en créant de nouvelles collaborations. Les visites d’entreprises organisées par Imprim’Luxe m’ont aussi permis de découvrir de belles entreprises aux métiers complémentaires.
Imprim’Luxe, c’est de la visibilité, mais aussi une ouverture sur des sujets passionnants.
IL : En quoi la mission d’Imprim’Luxe fait-elle écho à votre vision du métier ?
Laurent : Imprim’Luxe porte un profond respect pour l’univers de l’imprimerie, ce qui correspond parfaitement à nos convictions. C’est une communauté qui défend l’excellence des savoir-faire français et contribue à rendre notre métier attractif et respectable. Nous nous y reconnaissons pleinement.
Pour en savoir plus : https://www.dejalink.fr










