Alain Quillet,

Président du Comité Montaigne

et membre du Comité des Sages

d’Imprim’luxe.

1 – Pouvez-vous vous présenter?

J’ai, durant ces trente dernières années, accompagné quatre maisons de mode françaises dans des fonctions de direction des opérations, financière, commerciale puis de direction générale. Depuis février 2019, je préside également le Comité Montaigne, fédérant les maisons et boutiques de l’avenue Montaigne et de la rue François 1er à Paris.

2 – Pourquoi avez-vous accepté de rejoindre le Comité des Sages mis en place par l’association Imprim’Luxe?

La récente crise sanitaire, en plus de ses multiples conséquences, a permis de mettre l’accent sur la tendance lourde aux délocalisations de pans entiers de notre industrie. Dès sa création en 2013, la mission d’Imprim’Luxe a été d’œuvrer à la relocalisation de l’impression de luxe en France. Y contribuer en siégeant dans son Comité des Sages m’a semblé une évidence. A titre plus personnel, mon père ayant travaillé toute sa vie dans l’imprimerie, l’odeur des encres et émulsions, le bruit des plaques en aluminium et celui de rotatives sont un peu ma madeleine de Proust.

3 – Comment y décririez-vous votre rôle et vos missions ?

Plusieurs rôles et missions seront dévolus aux membres du Comité des Sages parmi lesquels : partager avec le Comité de direction notre connaissance des attentes des donneurs d’ordre, enrichir sa réflexion par notre vision des enjeux mais aussi interagir avec les différents acteurs du secteur pour les amener à partager les valeurs et objectifs de l’association.

4 – La relocalisation et le “fabriqué en France” sont aujourd’hui au coeur du débat. Qu’en pensez-vous?
Cette relocalisation apparait inévitable dans les domaines vitaux qui ont été mis en évidence ces derniers mois (industrie pharmaceutique, équipement médical). Mais l’enjeu, pour les autres industries est également économique, social et environnemental. Et doit s’accompagner d’une réindustrialisation : il nous faut reconquérir nos capacités de production nationale, et le faire au plus vite pour être à la hauteur des attentes suscitées par cette crise.

5 – Vous connaissez bien l’univers du Luxe. Quels arguments pourriez-vous alléguer à ses donneurs d’ordre pour défendre l’excellence de l’industrie graphique française?

Ce sont deux créativités qui se rencontrent, il y a une convergence d’intérêts entre les donneurs d’ordre du Luxe, leur exigence de qualité et leurs fournisseurs graphiques. Il s’agit de la même recherche de l’excellence. Le « fabriqué en France » est, pour beaucoup de Maisons, consubstantiel à leur appartenance au monde du Luxe : il parait sensé de le promouvoir au travers d’outils graphiques « imprimés en France ».
6 – Qu’évoque pour vous le label Imprim’Luxe » ?
La « crème » de l’industrie graphique française. Le choix du Luxe requiert l’élite de ces métiers techniques et précieux que sont l’impression, le packaging, l’ennoblissement et la communication imprimée. Les grandes maisons françaises n’auraient sans doute pas la même aura sans un superbe papier de soie pour magnifier une robe ou un sac, sans le somptueux carton d’invitation au prochain défilé ou sans la boite collector du prochain lancement de parfum.